Cependant, à l'aube du 21e siècle, une question cruciale émerge : sommes-nous en train de devenir moins intelligents que nos parents ?

La baisse du QI et la simplification de la communication

Des recherches récentes suggèrent une tendance inquiétante : le quotient intellectuel moyen est en déclin. James R. Flynn, célèbre pour l'effet Flynn, a observé que l'augmentation du QI constatée au 20e siècle semble s'être stabilisée, voire inversée dans certains cas. Selon Flynn,

The intelligence of a population is not a static trait. It can decline when environments become less stimulating or when educational practices change.

Flynn

Un exemple frappant de cette simplification de la communication se trouve dans l'évolution des journaux et des médias d'information.

Dans le passé, les articles de presse prenaient le temps de développer des contextes, d'explorer des nuances, et d'inciter le lecteur à réfléchir.

Aujourd'hui, la communication est de plus en plus visuelle.

Maryanne Wolf, experte en neurosciences cognitives, explique que les images et vidéos, qui dominent notre consommation médiatique, nécessitent moins d'effort intellectuel que la lecture et la compréhension de textes complexes, ce qui peut entraîner une forme de passivité cognitive.

L’impact des réseaux sociaux et l'excès d'informations

Avec l'explosion des réseaux sociaux, nous sommes constamment bombardés d'informations. Cependant, au lieu de nous rendre plus intelligents, cet excès semble nuire à notre capacité à traiter l'information en profondeur.

Nicholas Carr, dans son ouvrage The Shallows: What the Internet Is Doing to Our Brains, affirme que nous sautons d'une information à l'autre sans jamais prendre le temps de l'assimiler pleinement.

Un bon exemple de cet effet est la tendance des "hot takes" sur Twitter (X), où les réactions instantanées et souvent superficielles priment sur l'analyse réfléchie.

Cal Newport, auteur de Deep Work: Rules for Focused Success in a Distracted World, ajoute que notre attention, constamment sollicitée par des notifications et des flux d'informations continus, est de plus en plus fragmentée, ce qui réduit notre capacité à nous concentrer sur des tâches complexes et à développer une pensée approfondie.

TikTok, la célèbre application de vidéos courtes, a pris d'assaut le monde entier avec ses contenus divertissants et souvent addictifs.

Cependant, il est bien connu que l'expérience TikTok diffère selon les régions du globe. En Chine, où l'application s'appelle Douyin, le fil d'actualité est souvent orienté vers des contenus éducatifs et intellectuellement stimulants, allant des cours de sciences aux astuces de productivité.

En revanche, en Europe et dans d'autres parties du monde, TikTok se caractérise principalement par des vidéos humoristiques, des danses virales et d'autres formes de divertissement léger. Bien que l'on puisse apprendre beaucoup sur TikTok, la question reste : apprenons-nous autant que nous le pourrions ?

Heureusement, il existe une solution : en vous abonnant à ma newsletter, vous pourrez accéder à des contenus bien plus enrichissants et stimulants, vous ouvrant ainsi la voie vers un esprit plus affûté et informé ! 😅

L’IA et la délégation de la pensée humaine

L'intelligence artificielle (IA) joue un rôle croissant dans nos vies, prenant en charge des tâches qui nécessitaient autrefois un effort intellectuel humain. Sherry Turkle, professeure au MIT, met en garde contre cette dépendance : En confiant nos décisions et nos réflexions à des machines, nous risquons de perdre notre capacité à penser de manière autonome.

Prenons l'exemple des applications de navigation comme Google Maps, qui, bien que pratiques, peuvent diminuer notre capacité à lire des cartes et à naviguer de manière autonome.

Elon Musk, pionnier dans le domaine technologique, exprime également ses inquiétudes :

AI doesn’t need to be evil to destroy humanity. If AI has a goal and humanity just happens to be in the way, it will destroy humanity as a matter of course without even thinking about it, no hard feelings.

Elon Musk

Bien que la technologie puisse offrir des avantages considérables, il est crucial de ne pas ignorer les risques liés à une automatisation excessive de nos processus intellectuels.

Elon Musk est probablement un megalomane, mais il a une vision clair de notre avenir.

Des perspectives contraires et solutions potentielles

Il convient également d'explorer des perspectives contraires qui soulignent les opportunités offertes par la technologie pour stimuler l'intelligence humaine.

Par exemple, certains chercheurs affirment que l'accès à une multitude d'informations en ligne peut encourager une forme d'intelligence collective et collaborative.

De plus, des initiatives éducatives modernes visent à intégrer la technologie pour favoriser un apprentissage plus interactif et personnalisé.

L'éducation numérique peut, si elle est bien conçue, aider à développer des compétences critiques et créatives chez les étudiants.

Et personnellement, je pense que même s'il n'est pas prouvé que la technologie améliore l'apprentissage, un assistant IA peut vraiment apporter une aide de qualité à un ado en décrochage.

Vers un nouvel équilibre

Le 20e siècle pourrait bien avoir été l'apogée de l'intelligence humaine, une époque où la réflexion critique et la créativité étaient valorisées. Face aux défis posés par les médias modernes et l'IA, nous devons réévaluer notre rapport à la technologie et à l'information. Comme le souligne Yuval Noah Harari, historien et auteur dont je vous recommande les livres Sapiens et Homo Deus,

«In a world deluged by irrelevant information, clarity is power.»

Yuval Noah Harari

Il est essentiel de cultiver une pensée claire et autonome pour naviguer dans un océan de données et pour préserver ce qui fait de nous des êtres humains réfléchis et critiques.

En définitive, l'avenir de notre intelligence dépendra de notre capacité à équilibrer l'utilisation de la technologie avec le développement de nos compétences intellectuelles innées.

Il est temps de repenser notre relation avec le monde numérique pour éviter de devenir les "idiots" que notre époque technologique pourrait faire de nous.